A propos
Si on doit trouver une origine à tout…
Pour moi il s’agirait de commencer par les odeurs de peintures à l’huile dans l’atelier de ma mère alors que je jouais aux Lego. Ensuite un saut dans le temps et je me retrouve sur une planche à roulette dans les rues de Bordeaux.
1998 c’est l’époque où les skateshops sont une seconde maison, on ne vient pas pour acheter mais se poser sur un canapé pour regarder la nouvelle VHS 411VM. Gigantic des Pixies sur l’écran, les couleurs qui explosent sur les nouvelles planches exposées au mur. On repart les poches pleines de stickers se confronter à des escaliers bien trop grands pour nous. La nuit est là, trop jeunes pour sortir, alors on passe nos soirées avec un ami à dessiner. De là naîtra l'éphémère Sad Skateboard qui customisera pendant quelques années nos T-shirts.
Arrivée en Juin 2000 vers Annecy, en pleine inauguration du nouveau bowl de la ville. Découverte de la montagne et du snowboard. L'influence de la board culture infuse tout autour. mais le dessin disparaît progressivement pour moi.
En 2005 à Grenoble, je découvre la Galerie Spacejunk. C’est pour moi la rencontre fondamentale. La culture avec laquelle j’ai grandi s’expose. Les formats se diversifient. L’art quitte la planche. Je me plonge dans l’art de Nicolas Thomas, d’Andy Howell et Nikodem, mais aussi de Friedrich Stowasser ou Keith Haring. Le dessin revient petit à petit, Joy Division dans les oreilles et Strongest of the Strange de Pontus Alv sur la TV.
En 2009, voyage anthropologique en Sibérie. Dans les forêts du Kamchatka le temps s'écoule différemment. Beaucoup de projets s’accumulent sur les carnets. A mon retour en France je peins ma première toile.
Après de nombreuses expérimentations, c’est en 2012 à Paris que commence vraiment l’aventure. C’est un peu malgré moi et intuitivement que je peins sur toile une accumulation de dessins et motifs colorés. C’est le départ d’une exploration encore en cours. Cette accumulation se propage partout dans un monde singulier que j’essaye maintenant de partager…
Je travaille sur différents supports: toiles, bois, papier, linogravure et photos. J’ai aussi travaillé récemment sur des supports digitaux.
Processus créatif:
Mon processus créatif démarre toujours sur carnets de dessins ou d’écriture. Sur ces supports j’essaye d’imager un certain état esprit ou s’entremêlent des sentiments, des lectures, des icônes d’un certain mode de vie. En passant ensuite sur la toile je transfère cette saturation mentale, laissant ainsi la place pour une autre création. Chaque nouvelle création possède son lot unique de nouveaux motifs qui se mêlent à de plus anciens. Il y a toujours une trace des toutes premières créations dans les œuvres les plus récentes, créant ainsi une histoire accumulative au fil du temps.
Quel que soit le support j’aime aussi travailler avec l’idée de contrastes, les tons de gris et les couleurs, le proche et le lointain. Il n’y a pas de bonnes distances pour regarder ce que je produis J’aime l’idée de proposer de loin des grandes constructions ou formes et donner l’envie au spectateur de s’approcher de plus en plus afin de rentrer dans les détails des motifs et de reprendre à son compte l'histoire qui se dégage de cette saturation iconographique.
Thomas Pestre / né en 1986 à Toulouse.